RESUMEN
Chad's total fertility rate (TFR) is 6.4 children per woman, compared with no more than 5.5 in neighbouring countries: Cameroon and the Central African Republic. Scientific research on the determinants of fertility in Chad should therefore be carried out in order to show decision-makers how they can strengthen their actions in this area. This is the aim of this study, which focuses on the influence of women's autonomy on fertility in Chad. Analyses of data from the Multiple Indicator and Demographic and Health Survey (DHS/MICS) conducted in Chad in 2014/2015 and a qualitative survey conducted in the same country in 2020 show, among other things, that 1) in socio-cultural groups characterised by strong gender inequalities, women's autonomy is positively associated with their desired fertility; 2) in these and other groups characterised by less gender inequality, women's autonomy is negatively associated with their actual fertility, all things being equal; 3) the hypotheses explaining this relationship differ across sociocultural groups: In highly gender- inegalitarian groups, the frequent death of children leads couples in which women have either little or no autonomy to compensate with high fertility, whereas in less gender- inegalitarian groups, the negative association between women's autonomy and fertility is due to late union formation, union dissolution, the fertility-reducing effects of breastfeeding and modern contraception, and other intermediate fertility variables not considered here. These findings highlight both the importance of designing development programmes in Chad that focus on women's empowerment and the need for such programmes to take sufficient account of the socio-cultural contexts in which the populations concerned live.
Au Tchad, l'Indice Synthétique de Fécondité (ISF) est de 6,4 enfants par femme, alors que chez ses voisins, comme le Cameroun et la RCA, il ne dépasse pas 5,5. Il est alors très important de réaliser des recherches scientifiques sur les déterminants de la fécondité dans le premier pays, afin de montrer à ses décideurs comment ils devraient renforcer leurs actions dans ce domaine. La recherche réalisée ici en est un exemple et porte spécifiquement sur l'influence de l'autonomie de la femme sur sa fécondité dans ce pays. Les analyses des données de l'Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples (EDS/MICS) qui y a été menée en 2014/2015, et de celles de l'enquête qualitative, menée dans le même pays en 2020, ont, entre autres, révélé, ce qui suit : 1) dans les groupes socioculturels très inégalitaires en matière de genre, l'autonomie de la femme est positivement associée à sa fécondité désirée ; 2) dans ces groupes et dans ceux moins inégalitaires, toutes choses égales par ailleurs, l'autonomie de la femme est associée négativement à sa fécondité effective ; 3) les hypothèses d'explication de cette relation varie selon les groupes socioculturels : dans les premiers, les décès fréquents d'enfants entraînent les couples où les femmes ont une autonomie nulle ou faible à les compenser par une fécondité élevée ; dans les derniers, ce sont les entrées tardives en union, les ruptures d'unions, les effets réducteurs d'allaitement et de la contraception moderne et d'autres variables intermédiaires de la fécondité, non prises en compte, qui justifient pourquoi l'autonomie de la femme y est négativement associée à sa fécondité. Les résultats de cette étude témoignent non seulement de la pertinence des programmes de développement focalisés dans ce pays sur l'autonomisation de la femme, mais aussi du fait que pour être efficaces ces programmes devraient prendre suffisamment en compte les contextes dans lesquels vivent les populations concernées.
